Les effets de la pollution

Les effets de la pollution sur la santé

Avec 48 000 décès chaque année, la pollution atmosphérique est la 3ème cause de mortalité en France, après le tabac et l’alcool (Etude Santé Publique France, 2016). C’est dire l’importance de cet enjeu sanitaire.

La pollution de l’air est un mélange complexe et en constante évolution de divers éléments chimiques et biologiques pouvant être toxiques pour l’homme.

Des effets de la pollution de l’air sur la santé sont observés suite à :

• une exposition de quelques heures à quelques jours (exposition aiguë, dite à court terme) à cette pollution : irritations oculaires ou des voies respiratoires, crises d’asthme, exacerbation de troubles cardio-vasculaires et respiratoires pouvant conduire à une hospitalisation, et dans les cas les plus graves au décès ;

• une exposition de plusieurs années (exposition chronique, dite à long terme) à la pollution de l’air ; les effets sur la santé peuvent dans ce cas être définis comme la contribution de cette exposition au développement ou à l’aggravation de maladies chroniques telles que : cancers, pathologies cardiovasculaires et respiratoires, troubles neurologiques, troubles du développement, etc.

C’est l’exposition chronique à la pollution de l’air qui conduit aux effets et donc aux impacts les plus importants sur la santé.

En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), instance spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé la pollution de l’air extérieur comme cancérigène pour l’Homme.

Des études récentes mettent de plus en plus en évidence d’autres effets tels que des effets indésirables pendant la grossesse et à la naissance (faible poids à la naissance, naissance prématurée…), des maladies respiratoires chez l’enfant telles que l’asthme, et l’athérosclérose.

D’autres effets sont suggérés tels que des effets sur le développement neurologique et la fonction cognitive, et sur des pathologies chroniques telles que le diabète.

Focus

Nous respirons en moyenne 15 000 litres d’air par jour

Les effets de la pollution sur l'environnement

La pollution de l’air affecte notre santé mais également l’environnement, tant à l’échelle locale et régionale qu’à l’échelle mondiale.

 

Au niveau local & régional

Contamination directe de l'écosystème

Lorsqu’un l’écosystème est impacté directement par une pollution, la contamination des sols et de l’eau sera d’autant plus importante que la proximité est grande avec la source d’émission. A titre d’exemple, des expériences menées sur des cultures de riz en contact avec du plomb ont montré que plus les taux de polluant étaient élevés, plus le taux de chlorophylle des plants étaient faibles. La pollution de l’air affecte également la faune environnante : déclin de certaines populations pollinisatrices, difficultés de certaines espèces à se reproduire ou à se nourrir.

Pluies acides

Par ailleurs, au niveau régional, la contamination des sols et de l’eau peut également être le fait de la dissolution du dioxyde de soufre (So2) et des oxydes d’azote (Nox) en pluies acides. Ces retombées se produisent parfois à des centaines de kilomètres de la source d’émission. En Europe, elles sont notamment responsables du dépérissement des forêts avec la dégradation de la chlorophylle (visible par le jaunissement des feuilles), et de l'acidification de lacs, entraînant le dépeuplement de nombreuses espèces, notamment de poissons (truites, saumons). Par leur caractère corrosif, les pluies acides détériorent également les bâtiments

Eutrophisation

Les dépôts d'azote dans un écosystème en modifient progressivement la composition floristique et diminuent la biodiversité. Par exemple, les espèces plus gourmandes en azote prolifèrent aux dépens des espèces qui préfèrent les sols moins riches. De plus, l’excès d’azote provoque des dommages directs comme la décoloration et l’affaiblissement de la faune.

Au niveau global

Trou dans la couche d'ozone

En matière d’environnement on distingue deux types d’ozone :

  • L’ozone troposphérique, qui se situe au niveau du sol et jusqu’à 10 kilomètres, qui se trouve en excès dans l’air que nous respirons et dont les effets sont mauvais pour la santé (le « mauvais » ozone). Il est produit suite à l’émission de polluants principalement liés aux activités humaines (notamment le transport automobile).
  • L’ozone stratosphérique, situé au-dessus de 10 km, qui absorbe une grande partie du rayonnement ultra-violet (UV) solaire (le « bon » ozone). Sans couche d’ozone, l’intensité du rayonnement UV serait 70 fois plus importante. Sa destruction est due à l’action de certains composés chimiques à base de chlore et de brome, notamment les CFC utilisés comme gaz réfrigérant ou dans les aérosols. Toutefois, l’accord de Montréal signé en 1987 a permis une forte limitation des polluants responsables, permettant aujourd’hui de constater un lent rétablissement de la couche d’ozone. 

Effet de serre

Contrairement aux polluants atmosphériques, les gaz à effet de serre (GES) n’ont pas d’effet local sur la santé mais sur le climat. L’effet de serre est un phénomène naturel et nécessaire à la vie sur terre puisque les GES capturent la chaleur produite par la terre en réaction au rayonnement solaire. Ainsi, sans GES, la température de la terre serait en moyenne de -18°C. Mais le rejet massif par les activités humaines de gaz à effet de serre accentue ce réchauffement : +1 à +6°C d'ici la fin du siècle selon le GIEC. Il met alors en péril l'équilibre de la planète avec pour conséquences la fonte des glaces et l'élévation du niveau des mers, mais aussi des répercussions climatiques variables géographiquement : précipitations accrues, sécheresses aggravées, phénomènes extrêmes plus fréquents…

Issu de l'utilisation des combustibles fossiles, le dioxyde de carbone (CO2) est un des principaux représentants des gaz à effet de serre, suivi du méthane (CH4), principalement émis par les activités agricoles.